Qui aurait pu imaginer, il y a une vingtaine d’années, alors que le PC commençait à faire des envieux partout dans le monde, que son devenir serait un jour en danger ? Les foyers européens sont équipés d’un PC (parfois de plusieurs) dans leur grande majorité et pourtant, aujourd’hui, en 2016, on parle d’un avenir incertain en ce qui concerne cet outil de technologie qui s’adresse à tous (professionnels et particuliers). Mais si demain est incertain, cela ne veut pas dire que le PC soit pour autant amené à disparaître. Il s’agit plutôt pour les grands noms de l’informatique de s’adapter à une évolution de la consommation. Que seront-ils alors capables de nous proposer dans les prochaines décennies pour faire taire les rumeurs de la mort annoncée du PC ?

Des prévisions apocalyptiques annoncées chez Apple

Tim Cook (DG d’Apple depuis 2011) a lu l’avenir dans la pomme (qui fera pour l’occasion office de boule de cristal) et a annoncé l’an dernier que le PC allait bientôt pouvoir faire ses valises et disparaître pour laisser une place toute naturelle à l’IPad et aux tablettes en général. Il faut croire alors que la pomme était véreuse, car la mort imminente du PC n’est finalement pas si réaliste que cela et paraît peu plausible du moins pas pour demain.

Des chiffres en baisse, mais des utilisations différentes

Il faut bien le reconnaître, les ventes au niveau mondial ont chuté ces dernières années (on est passé d’un chiffre d’affaires de 343 milliards de dollars en 2012 à 232 milliards en 2016). Cette évolution à la baisse était prévisible, compte tenu du déploiement des tablettes dans les ménages (enfants et adultes ont chacun la leur) et même dans les entreprises les plus innovantes. Pourtant, le PC reste un outil dont certains n’envisagent pas de se passer. Le PC équipe d’ailleurs encore de nombreux utilisateurs, et se distingue par des utilisations plus poussées et plus performantes, en comparaison avec certaines tablettes. Tout ceci revient à dire que ce n’est pas parce que vous vous équipez d’une tablette, que vous n’utilisez plus votre PC. Les utilisations sont différentes, on peut alors parler de complémentarité des produits, n’en déplaisent à certains.

Pourquoi le PC voit ses ventes diminuer ?

La question de la baisse de consommation du PC mérite toutefois que l’on s’intéresse à la conjoncture globale et à l’évolution des modes de consommations informatiques et numériques. Si le PC se vend moins, c’est avant tout une réponse logique à nos besoins, qui eux évoluent vers des équipements plus adaptés à nos modes de vie. Quand on cherche un outil informatique pratique et performant pour y faire ses activités du quotidien, le PC n’est plus en première place, c’est une révélation sans surprise. En effet, nous sommes de plus en plus en quête de mobilité et d’immédiateté quand nous devons choisir un outil du genre. On veut pouvoir tout emmener partout, pour toujours être relié à tout, tout le temps.

Le PC va suivre l’ère du temps

Si le PC a eu autant de facilité à équiper nos foyers et nos entreprises durant les décennies passées, c’est parce qu’il y avait tout à faire et que la place était libre. Hier nous n’avions rien, aujourd’hui nous avons tout (et même trop). Et pour rester dans la course, alors que les besoins ne se définissent plus comme essentiels, mais davantage comme confortables, les fabricants doivent faire preuve d’ingéniosité tous les jours pour nous proposer des fonctionnalités que seul le PC peut couvrir. Il ne doit pas se mettre en concurrence avec la tablette, mais doit se « réécrire » pour répondre à des besoins pas toujours clairement exprimés par les consommateurs. Il doit anticiper, comme savent le faire les grands !

Des évolutions dans différents secteurs

Si le PC veut garder une place irremplaçable dans nos foyers ou nos entreprises, il doit donc créer le besoin et surfer sur les lacunes de ses concurrents directs ou indirects (tablette, smartphone, Ipad…) Pour cela, les règles du jeu sont claires : il faut marquer la différence et susciter des envies. Alors il faut agir sur des points qui le permettent :

  • Plus de mobilité: Les UMPC (ultra mobile PC) devraient satisfaire les plus dépensiers d’entre nous. Plus petits, plus fonctionnels pour les déplacements et les utilisations du quotidien, ces UMPC font partie des développements annoncés pour demain, même s’ils sont aussi plus chers.
  • Plus de fonctionnalités: Le PC tend vers une multiplication des fonctionnalités et des équipements pour se distinguer sur le marché de l’informatique. Avec des fonctions modulaires et une distinction qui annonce le tout-en-un (comme l’a annoncé Microsoft aves son nouveau brevet de PC modulaire), le marché se tourne vers les plus exigeants.
  • Plus de performances dans le gaming: Si le marché des gamers n’est pas le marché du siècle, il reste tout de même florissant, et très rentable pour ceux qui veulent rester dans la course dans ce secteur. Et l’essor des jeux en réalité virtuelle (ou réalité augmentée) n’y est sans doute pas pour rien.
  • Plus d’orientation vers le fonctionnement d’applications: Pour ne pas laisser les utilisateurs sur la touche, le PC doit tout de même se calquer sur ce qui plait chez ses pseudos-concurrents : les applications. On peut donc imaginer que les PC de demain se seront rapprochés (certains le font déjà) des modes de fonctionnement dont les utilisateurs sont adeptes, à savoir les applications mobiles.

Alors au grand désespoir de Monsieur Cook, le PC n’a pas dit son dernier mot. Au contraire, il est plutôt concentré sur l’écriture d’un nouveau chapitre de son histoire, une histoire dont le scénario n’est pas écrit d’avance, certes, mais à laquelle nous devrions tous participer, de près ou de loin.